VII) LE CONTRASTE SIMULTANE

Contraste lié au contraste des complémentaires. Pour une couleur donnée notre oeil exige simultanément la couleur complémentaire et le produit lui-même. Puisque la couleur engendrée simultanément pas réellement, mais qu'elle n'est engendrée que dans l'oeil, elle éveille en nous une impression d'irritation et de vibration.

L'effet de contraste simultané se produit entre une couleur et un gris mais aussi entre deux couleurs pures qui ne sont pas exactement complémentaires.
  • Effet simultané produit entre une couleur pure et un gris :

Exemple lorsque l’on pose un gris à côté d’une couleur saturée, ce gris paraît être légèrement teinté de la complémentaire de cette couleur (voir exemple 1), par exemple un carré gris clair placé sur une surface colorée en jaune, rouge ou vert, alors on constate que pour chaque couleur de la surface, le gris semble se charger de la teinte complémentaire. Ainsi, il apparaîtra rougeâtre sur le vert (voir exemple 2), verdâtre sur le rouge (voir exemple 3) et violacé sur le jaune.

Exemple 1


Exemple 2
Exemple 3

  • Effet simultané produit entre deux couleurs pures :

C'est vrai aussi entre deux couleurs pures qui ne sont pas totalement complémentaires. Chacune des deux couleurs cherche à repousser l'autre vers sa complémentaire.

Remarques et références artistiques :

1. Remarques :

Le principe du contraste simultané, que toute couleur perçue appelle sa complémentaire pour exister. L’œil a tendance à appeler la couleur manquante, la complémentaire pour former un équilibre neutre dans notre cerveau. D’autre part, à partir de deux taches de couleurs différentes, l’œil opère ce que l’on appelle un mélange optique, c’est-à-dire que ces deux couleurs (ou plus), distinctes sont perçues simultanément comme une combinaison, une fusion en une nouvelle couleur. Ce principe a notamment été utilisé par les impressionnistes et les pointillistes. Au lieu d'employer un vert mélangé sur la palette (mélange mécanique), ils appliquaient sur la toile une touche de jaune juxtaposée à une touche de bleu, de façon à ce que la couleur se mélange par simple perception : d'où le terme mélange optique. Cette découverte toujours valable, est abondamment utilisée dans les procédés de reproduction photomécanique (sérigraphie, imprimerie...). Les surfaces colorées sont décomposées en points ou en trames de couleurs séparées (trois couleurs primaires + le noir = la quadrichromie), qui se fondent dans l'œil du spectateur.

2. références artistiques :

Georges Seurat :
Georges Seurat (1859 - 1891) - Le Pont de Courbevoie – 1886/1887 (0, 46 m x 055 m), Londres, Institut Courtauld

The Eiffel Tower, 1889, oil on canvas, The Fine Arts Museum of San Francisco.

La peinture de Seurat est conçue par pigments de couleur pure pour que le mélange se fasse automatiquement dans l'oeil. Les composantes juxtaposées de ses tableaux, se révèlent diversement colorés, n'apparaissent pas sous leur couleur respective, mais d'une teinte résultant de l'influence de la couleur de l'autre composante.

Paul Signac :

Paul Signac (1863 - 1935) - Portrieux - 1888 - (0,45 m x 0,64 m). OTTERLO, RIJKSMUSEUM KRÖLLER-MÜLLER

Vincent Van Gogh :

Vincent Van Gogh - Terrasse du café, le soir.


Exercices au choix (inspirés de ces références)