I. Matériel
Le matériel nécessaires pour avoir commencé les exercices pratiques, et de démontrer leur utilité :
1. Description et utilisation des crayons les plus fréquemment utilisés lors de nos travaux : 2H, HB, 4B, 7B
  • Le crayon 2H possède une mine dure et permet un trait fin. On l'utilisera pour tracer la grille des proportions. Il faudra veiller à ne pas trop appuyer sur la mine afin de ne pas marquer le papier et faciliter le gommage sans trace.
    Dégradé 2H :


  • Une des bases pour réussir un dessin est de correctement esquisser les principaux traits du modèle. Pour ce faire, nous utiliserons le crayon HB, qui a une mine mi- grasse mi-dure. Ainsi, en appuyant très légèrement sur sa mine, nous aurons beaucoup de facilités à effacer ou retravailler les traits esquissés.
    Dégradé HB :


  • Le crayon 4B permet de donner les premières tonalités de gris au dessin : la couleur de base de la peau pour un portrait par exemple. En superposant plusieurs couches de 4B, nous donnerons naissance aux premières ombres.
    Dégradé 4B :


  • Enfin, le crayon 7B est un crayon très gras, qui nous permettra d'atteindre des nuances de gris quasi-noires : on pourra souligner les iris des yeux ou les sourcils pour un portrait par exemple. En estompant ces tracés, nous pourrons également foncer davantage des ombres plus importantes.
    Dégradé 7B :

2. L'estompe, une contribution à un dessin propre et soigné
Ce mystérieux outil deviendra un allié lorsqu'il s'agira d'étaler ou d'estomper les pigments de crayon sur les zones les plus petites, sans salir votre œuvre alors que vous avez déjà du crayon plein les doigts.

Ce petit bâtonnet est constitué d'un assemblage de plusieurs couches de papier fortement serrées entre elles : c'est ce qui lui confère cette impression de grande rigidité.
Son avantage réside également dans ses extrémités taillées qui permettent une précision certaine pour les plus petites surfaces à travailler. On mettra ainsi en valeur des détails soigneusement réalisés qui donneront plus de corps au dessin.
Il existe plusieurs diamètres d'estompe. Personnellement, j'utilise une estompe moyenne et taille régulièrement l'un des côtés afin de conserver une estompe propre et fine pour les détails. L'autre côté de l'estompe est un peu plus usée et salie par le crayon, mais ceci facilite l'étalage des pigments sur la surface de la feuille.
Voici deux exemples du travail avec estompe, le côté le plus clair représentant l'estompage de la zone la plus foncée.



3. Les différents types de gomme : blanche, mie de pain, d'écolier ou embout de crayon
Une vieille gomme blanche sera amplement suffisante pour nos travaux. On prendra alors soin de la taillée en biseau au cutter, pour obtenir des morceaux dont la pointe sera très fine, afin de pouvoir gommer avec grande précision.
C’est tout à fait identique pour une gomme "mie de pain". Façonnable à souhait, afin de pouvoir gommer avec grande précision.
Nous n'utiliserons cependant pas la gomme rose et bleue, le rose laissant des traces et le bleu arrachant des particules de papier. Est exclu également l'utilisation de la gomme embout de crayon qui s'effrite assez rapidement et qui, selon le crayon, à plus tendance à l'étaler en abîmant le papier qu'à l'effacer...
Récapitulons :



Gomme d'écolier et embout de crayon


Gomme mie de pain

Gomme blanche

4. Le taille-crayon ou le cutter :
L'usage du taille-crayon permet un taillage rapide et sans risque. Il permet d'obtenir une mine pointue, à l'inconvénient d'être trop fine ou trop cassante selon ce que l'on s'apprête à dessiner.
Si l'on utilise un crayon fraîchement taillé pour des surfaces à recouvrir ou des traits plus épais, il faudra au préalable prendre soin d'user un peu la mine sur une feuille de brouillon. Ce type de taillage convient donc à des traits fins, esquissés, précis.

Le cutter au contraire permet de façonner une mine plus grosse, plus épaisse ou encore en biseau. Idéal pour remplir une surface ou obtenir une certaine grosseur de trait, ce type de taillage nécessite cependant une certaine vigilance à l'égard de la lame du cutter.

II. Support
1. La feuille d'imprimante
La plus classique, la plus répandue et la moins coûteuse... Sa qualité et son prix varient en fonction de la marque et du fournisseur. Son grammage est généralement de 80 g/m² mais peut s'étendre de 50 à 110 g/m².
On ne rencontre pas réellement d'inconvénients à utiliser ce genre de papier pour des dessins au crayon. Accessible à tous, je la recommande vivement pour les exercices et les premiers dessins.
Le seul désavantage réside dans la finesse éventuelle de la feuille : plus on travaille dessus (surtout avec les crayons de couleur), plus les bords ont tendance à se lever et à rouler.

2. La feuille Canson
Les feuilles à dessin Canson sont généralement des papiers à grain, c'est à dire avec un léger relief sur la feuille. Il permet entre autre de mieux accrocher les pigments du crayon. On le trouve généralement sous forme de pochette de 12 feuilles, format A4 ou 24x32, pour un grammage de 125, 180 ou 224 g/m².
Résistant, ce papier permet d'avoir un support de très bonne qualité, idéal pour des dessins à offrir. Son épaisseur permet également d'éviter toute déformation de la feuille si l'on veut utiliser un fixatif par exemple. Enfin, le grain donne généralement au dessin un bel effet de matière, plus ou moins accentué selon qu'on utilise le recto ou le verso de la feuille et assez utile pour les portraits.

3. La feuille Bristol
Ce papier a la particularité d'être doté d'une surface très lisse et très blanche. Son grammage est assez important ; celui du bloc bristol de Canson, par exemple, est de 224g/m².
Personnellement, mise à part la rigidité et la qualité du support, je ne trouve ni avantage ni inconvénient à utiliser ce papier par rapport aux traditionnelles feuilles de papier imprimante.

4. Le bloc de feuille
Le bloc de dessin est généralement composé de feuilles assez souples, de faible grammage (90 g/m²) donc fines et idéales pour le dessin au crayon, que ce soit pour la simple esquisse, le croquis ou encore pour le dessin plus avancé.

5. Remarque :

Les formats de feuille sont les suivants :

Chaque feuille est la moitié de celle qui la précède, la feuille A0 est un format de base d'une surface de 1m² dans le rapport indiqué, soit 841 x 1189 mm.


III. Technique et exercices
Les bases du dessin reposent en priorité sur l'éducation de l'œil et de la main. Certains gestes, dessiner une ligne droite, une courbe ou un cercle, peuvent paraître anodins aux premiers abords, alors qu'ils se révèlent être plus compliqué lors de l'exercice.
Ainsi, nous procéderons à des exercices très simples pour permettre à chacun de s'évaluer et d'acquérir les bases nécessaires à tout dessin plus élaboré.
1. Les lignes droites
Le premier exercice consiste à apprendre à dessiner des lignes parfaitement droites et parallèles.
Pour ce faire, munissez-vous d'un crayon HB et d'une feuille de papier. Installez-vous sur une surface droite et plane.

  • Le positionnement de la main et du crayon :

Il est important d'adopter dès le départ une bonne tenue du crayon dans la main : un peu plus haut que si vous écriviez. Cela facilite l'aisance des tracés et la portée du crayon sur la feuille. Votre main doit être détendue et bien reposer sur le support.
Maintenant que vous êtes bien positionné, c'est parti pour la première ligne. Au début, travaillez de préférence sur des lignes courtes, puis rallongez votre trait au fur et à mesure. Gardez en mémoire qu'il faut toujours regardé plus loin que ce que vous êtes en train de dessiner. Le tracé de votre main suivra votre regard.

A gauche, le tracé parfait avec la règle, à droite, celui à main levée. Évidemment on remarque de suite la différence mais le but de l'exercice n'est pas d'atteindre la perfection juste de s'en approcher au maximum.

  • Différents exercices à réaliser :

    Faîtes autant d'essais que vous estimez avoir besoin. N'oubliez pas, plus vous vous entraînerez, moins les lignes horizontales, verticales, obliques gauche ou droite, n'auront de secret pour vous.

Maintenant que vous estimez maîtriser votre tracé, testez-vous : tracez deux points A et B sur votre feuille et essayez de les rejoindre en ligne droite sans vous arrêter et sans lever le crayon. Éloignez de plus en plus les deux points pour augmenter la difficulté de l'exercice.

Si vous y arrivez, passez aux lignes parallèles. Ces exercices entraîneront autant votre œil à l'évaluation des distances, que votre main.
Pour vous tester, tracez deux lignes que vous estimez parallèles, puis munissez-vous d'une règle graduée. Mesurez l'écart entre les deux lignes, à leur extrême gauche puis à leur extrême droite. Plus les valeurs seront différentes, moins vos lignes seront parallèles.

2. Les courbes
Toujours avec le même maintien du crayon que précédemment, nous passons à présent aux courbes, très présentes également dans la plupart des dessins.
Les exercices suivants consisteront à effectuer des séries de courbes simples, puis plus complexes, et enfin limités par des formes géométriques, le but étant de se familiariser avec le maximum de formes que l'on peut rencontrer dans un dessin. Mais passons de suite à la pratique.

Série d'exercices n°1

Dans cette première série d'exercices, il faut veiller à respecter les deux lignes directrices, et faire au mieux pour que chaque forme ressemble à la précédente.

Série d'exercices n°2

Ici, les formes se situent dans des formes géométriques simples telles que le rectangle ou le triangle. Après avoir dessiné une de ces deux formes, à la règle ou à main levée, il faut essayer d'y placer différentes courbes en veillant à conserver un certain nombre de points de contact. Il serait, par exemple, trop facile de dessiner un cercle dans un triangle sans toucher les bords de ce dernier.

Série d'exercices n°3

Voilà deux exemples d'exercice qui requièrent un nombre plus important de courbes. Le premier représente une patte d'éléphant et ses variantes. Le second s'effectue avec un assemblage de "8" autour des deux axes, le tout formant une fleur.
Bien entendu, tous ces exercices restent des exemples, libre à vous d'en inventer d'autres.
3. Les formes
Le but de savoir dessiner des formes géométriques connues, est d'éduquer l'œil à l'évaluation des distances et des angles droits. Cela pourra notamment servir quand nous aborderons la perspective, le dessin de paysage urbain etc.
Dans un premier temps, nous dessinerons des formes géométriques simples pour nous familiariser avec les différents tracés à maîtriser. Puis nous nous fixerons des impératifs à respecter toujours à l'œil nu. Une équerre graduée sera bien entendu utile pour vérifier et corriger les erreurs.

Série d'exercices n°1
Dessiner un rectangle, un carré, un triangle rectangle, un triangle isocèle et un triangle équilatéral.

Série d'exercices n°2
Dessiner un rectangle de 2 cm de largeur et de 4 cm de longueur. Dessiner un carré de 5 cm de côtés. Dessiner un triangle isocèle de 4, 4 et 2 cm de côté.

Remarque :

La perspective

La perspective cavalière est une manière de représenter sur papier des objets en volume. Cette représentation ne présente pas de point de fuite : la taille des objets ne diminue pas lorsqu'ils s'éloignent.

La perspective centrale est très utilisée en dessin, elle nécessite de connaître les notions de ligne d'horizon, de lignes de fuite et de points de fuite.

PARTIE N°1

I. Règles de base de la perspective
Dans la maîtrise des dessins, les proportions sont le premier élément à maîtriser. La perspective est bien souvent difficile à maîtriser pour les amateurs mais en suivant quelques règles simples et des exercices concrets, les bases s'apprennent sans se décourager. Vous pourrez ainsi mettre en valeur les différents angles de vue que vous projetez pour donner plus de réalisme à vos œuvres.
Il existe plusieurs règles mais nous donnerons ici uniquement les plus importantes pour apprécier rapidement les proportions. Voici la première étape...

1. La ligne d'horizon :
La ligne d'horizon n'est pas difficile à trouver, c'est juste en face de vous... à la hauteur de vos yeux, au loin. Lorsque vous commencez à dessiner ou peindre un paysage ou une nature morte, cette ligne est la première chose à tracer.
Tenez une règle ou un crayon à bout de bras devant vous. Elle doit être tenue horizontale. A ce moment là, la règle ou le crayon vous indique la ligne d'horizon.
Pour mieux comprendre où elle se situe et ainsi la trouver rapidement, observez ces schémas :

A. EN VUE DE FACE
1)

L’observateur est en position debout.

2)

L’observateur est assis

En descendant légèrement notre point de vue, les deux lignes horizontales délimitant le devant et le fond du sol se rapprochent.


3)

L’observateur passe en dessous du sol, nous avons le même constat.

4)Une chose est sûre, si l’observateur place ses yeux au niveau du sol, il ne reste plus qu'une ligne !


B. EN VUE OBLIQUE

  • Remarque : En n'oubliant pas que la ligne d'horizon se situe à la hauteur des yeux.


2. Le point et la ligne de fuite :
Le point de fuite, qui se situe généralement sur la ligne d'horizon est le point de rencontre des lignes de fuite (voir photo ci-dessous).

1) En se plaçant face à un cube un peu sur le dessus, voici ce que nous verrions :

Vue de face


2) Cependant, si l'on pivote sur le côté droit un second point de fuite apparaît :

Vue Oblique en position assise


Vue Oblique en position légèrement debout


3) De la même manière, en pivotant de plus sur le dessus du cube, un troisième point de fuite se dévoile... C'est en faisant cette dernière expérience que nous pouvons faire une remarque importante : le nombre de points de fuite dépend du nombre de face que l'on voit !

Vue aérienne oblique



Vue aérienne de face

Remarque :
Avant de commencer de dessiner :
1)Essayer de délimiter le sujet par mesure de la hauteur et de la largeur (main tendu avec fermeture d’un œil). Cet acte est appelé recherche de cadre général du sujet à crayonner.
2)Mettre le support dans le bon sens (sens paysage ou portrait) selon le cadre général deviné.
3)Tracer une ligne verticale et une ligne horizontale qui répartissent le support en deux parties égales.
4)Savoir l’échelle pour mettre la hauteur et la largeur dans la majorité de la surface de feuille.
5)Construction des objets des plus proches aux plus lointains.

  • on commence à dessiner l'objet le plus proche, jusqu'au plus lointain en souhaitant de tous notre cœur que notre beau cadre joliment tracé à la règle ou à main levée est juste. Une fois le dessin satisfaisant, on le met en valeur par des hachures verticales, fines, serrées, régulières et sans raccord en superposant le gris couche par couche.

PARTIE N°2


Voila quelques notions que je considère suffisantes pour débuter dans votre apprentissage pour la perspective.

Figure 1Dans cette première image, l'observateur est en position debout. Il attend.

Figure 2

Cette fois-ci, notre observateur s'est assis sur une chaise. Il s'impatiente.

Figure 3

Finalement, épuisé, notre observateur s'est littéralement allongé sur la route. Il dort (sur le ventre)

Figure 4

Si par exemple vous avez besoin de dessiner un carrelage, les carreaux étant parallèles entre eux, toutes les lignes se rejoignent en un seul point de fuite.


Supposons que vous êtes dans votre salle à manger. Dans celle-ci, il devrait y avoir une table et des chaises. Allez vous asseoir sur une chaise le plus loin possible de la table. Repérez maintenant la ligne d'horizon.
Si votre chaise et votre table sont de hauteur à peu près standard, la ligne d'horizon devrait se situer au-dessus du plateau de la table.
Maintenant asseyez-vous par terre et faites la même recherche. Incroyable la ligne d'horizon est sous la table.
Troisième exercice, levez-vous et cherchez de nouveau la ligne d'horizon. Stupéfaction, celle-ci a de nouveau bougé et se trouve désormais bien au-dessus de la table.

Figure 5

Lorsque deux lignes sont parallèles entres elles, comme les bords opposés de cette table par exemple, si l'on s'amuse à les prolonger, celles-ci se rejoignent sur la ligne d'horizon en un même point, appelé "point de fuite".

Une fois repérée, tracez délicatement cette ligne d'horizon sur votre feuille. Qu'observe-t-on ? Tout d'abord, que toutes les lignes, qu'elles soient en dessus, en dessous ou à la même hauteur que la ligne d'horizon, si on les prolonge, rejoignent obligatoirement la ligne d'horizon.

Figure 6

De plus, toutes les lignes situées en dessous de la ligne d'horizon ont leur tracé qui monte vers celle-ci.

Figure 7

Inversement, toutes les lignes situées en dessus de la ligne d'horizon descendent vers la ligne d'horizon

EXERCICE :